Les armes de Reitwiller se blasonnent "parti au premier chevronné d'or et de gueules de six pièces, au deuxième d'argent au lion de sable, à la bordure de gueules".
En 1972, les quatre communes de Berstett, Gimbrett, Reitwiller et Rumersheim ont adopté le régime de la fusion association. Le siège de la commune a été fixé à Berstett, mais les autres communes conservent à leur tête un maire délégué et disposent d’une mairie annexe chargée de la tenue de l’état civil. Un nouveau groupe scolaire a été construit. Les quatre communes se situent au nord-est du Kochersberg, région vallonnée et ancien grenier à blé de Strasbourg.
Origine du nom Reitwiller est niché dans la vallée du Kolbsenbach. Son ancienneté est attestée par des traces d'habitat préhistorique (tessons, fosses…) puis mérovingiens, alors qu'une nécropole se trouvait en direction de Durningen. En 884, le village est mentionné sous le nom de Reudiban puis Reutebur, en 1505 de Reutwiller puis Rutebur, en 1505 de Reutwiller modifié au XVIIe siècle en Reitenwiller qui deviendra, au XXe siècle Reitwiller. Après avoir appartenu à l'abbaye de Neuwiller, le village passe en 1288 aux Sires de Lichtenberg. En 1500, il est la propriété des Comtes de Deux-Ponts-Bitche, qui le reconstruisent. En 1538, des notables de Berstett reçoivent un emplacement à Reitwiller et y construisent un château qui sera détruit pendant la Guerre de 30 ans. En 1633, le Comte de Hanaulichtenberg place ses possessions sous la protection du Rli de France, ce qui évite les pillages par des troupes étrangères. De fait jusqu'en 1789, le village connait un calme relatif. À la révolution, les hanaulichtenberg ont perdu toutes leurs possessions à Reitwiller.
Église fortifiée du XIIe siècle L'église de Reitwiller fut, dès sa construction en 1150 par l'abbaye bénédictine de Neuwiller-les-Saverne, dédiée à Saint Michel-Archange et le site d'un pèlerinage très fréquenté qui perdura après la Réforme. Le visiteur qui s'approche de l'église est d'abord frappé par sa tour clocher fortifiée, dotée de murs épais (1,50 m en partie basse) et par ses meurtrières qui permettaient aux villageois de s'y retrancher et de se défendre face à l'ennemi. Quatre baies jumelées laissent échapper le son de deux cloches (datant de 1811 et 1948). À l'extérieur subsiste encore un reste de mur d'enceinte abritant un vieux cimetière fortifié sur lequel a été placé l'ancien autel datant du début du XIXe siècle. Jusqu'au milieu du XXe siècle, au pied du mur se trouvait le bain aux chevaux (Rosschwemm), juste en face de l'ancien presbytère. Par ailleurs, une plaque de four (datant de 1811) fixée à l'extérieur sur le fond nord de la tour de l'église présente le miracle de cana.
Stèle baroque Une très belle stèle baroque du XVIIIe siècle a été placée près de l’église. La stèle est ornée de deux angelots sur les côtés et une tête d’angelot se trouve au sommet à la base de la croix ornée de sculptures décoratives surmontant l’ensemble. Nicolas Diemer la fit édifier. Le texte de la stèle n’a pas été déchiffré à ce jour.
Corps de ferme Construit vers 1150, le clocher-chœur, trapu, aux murs épais et sans ouvertures, était vraisemblablement fortifié et servait de refuge en cas de danger. La nef a été remaniée au XVIIIe siècle et possède encore un buffet d’orgue réalisé en 1781 pour le couvent d’Hermolsheim près de Mutzig, puis transféré à Reitwiller onze ans plus tard. Comme ailleurs dans le Kochersberg, les grandes fermes possédaient leur four à pain extérieur, chauffé depuis la cuisine ; un tel four, protégé par un petit toit, existe encore dans ce village. On y cuisait les grosses miches à pain pour la semaine ou pour la quinzaine. Les fermières profitaient de la flamme, pour y faire cuire au préalable une spécialité locale : la tarte flambée, appelée Flàmmekueche ou Breali. Sur fonds de pâte très fine, on étend une couche de fromage blanc, de crème, d’oignons, de lardons et de quelques gouttes d’huile de colza. Au-dessus de la porte d’entrée d’auberge du village, pend une belle enseigne Au Lion d’or. Ses volutes et ses arabesques en fer sont conformes à l’esprit du XVIIe siècle. En héraldique, le lion, roi des animaux, est symbole de noblesse, de force et de courage.
Autres curiosités Le corps de garde (détruit après 1918) occupait l'espace actuellement joliment décoré au rythme des saisons. Sur cette même placette se trouve également un vieux four à pein. Rue de la laiterie, sur la façade d'une maison, une pierre datée de 1764, d'origine inconnue, comporte une inscription en allemand. À l'angle de la rue Neuve et de la rue de Strasbourg, une pierre d'angle sculptée présente un décor de fleurs stylisées, de pommes et de raisin datant de 1700.
La vocation agricole Village à vocation essentiellement agricole, Reitwiller comptait encore 50 exploitations en 1945, 15 en 1980 et 7 aujourd'hui. Au début du XXe siècle, on y trouvait aussi deux restaurants une forge, une épicerie et une boulangerie. Seule la menuiserie a su résister.
Sources : Cocoriko, un grand merci à Hélène Grünewald, Marie-Christine Willig et Anne-Marue Rohfritsch pour leur précieuse contribution.
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